Elles peuvent prendre différentes formes, comme la bruine, la pluie, le grésil, la glace ou la neige, et varient en intensité. Tout comme l’évapotranspiration et la condensation, les précipitations sont un processus clé dans le cycle mondial de l’eau. Les précipitations se produisent lorsque des gouttelettes se forment dans l’atmosphère à des températures inférieures au point de rosée et s’accumulent pour être trop lourdes pour rester en suspension dans l’air.
Les précipitations, comme la température, constitue l’une des variables météorologiques les plus souvent enregistrées, les données remontant à plusieurs siècles. Le plus long enregistrement continu de précipitations au Canada remonte à 1840, lorsque l’observatoire météorologique de Toronto a commencé à exploiter une station à Fort York.
Les précipitations sont physiquement décrites sous forme de profondeur linéaire, habituellement enregistrée en millimètres (volume/superficie), en kg m-2 (masse/superficie) (OMM, https://library.wmo.int/doc_num.php? Explnum_id=3152 [en anglais seulement]). Cependant, pour tenir compte de l’intensité des précipitations, on utilise la profondeur linéaire par rapport aux unités de temps pour décrire le flux, habituellement en millimètres par heure ou par jour (mm h-1, mm j-1, kg m-2 s-1). Une quantité équivalente de précipitations peut être indiquée en litres par mètre carré (L m-2). L’épaisseur de la neige est généralement mesurée en centimètres et peut se traduire en équivalent en eau de la neige (EEN) avec les mêmes unités que les précipitations liquides.
Les précipitations se développent en trois types principaux : les pluies convectives, stratiformes et orographiques, chacune comportant un mouvement vertical de l’air vers le haut. Cette ascendance déclenche le refroidissement de l’air, ce qui entraîne de la condensation et la formation de nuages puis éventuellement la chute de gouttelettes des nuages. Bien que les précipitations convectives et orographiques puissent être plutôt limitées spatialement, les précipitations stratiformes peuvent couvrir de très grandes zones s’étendant sur des centaines de kilomètres. La durée des événements de précipitation varie de minutes à jours; les événements convectifs peuvent être de courte durée et d’intensité élevée, tandis que les événements stratiformes et orographiques ont tendance à durer plus longtemps, ayant des intensités généralement plus faibles. L’orographie joue habituellement un rôle important dans la répartition saisonnière et spatiale des précipitations, les pentes au vent recevant des précipitations abondantes et les côtés opposées demeurant nettement plus secs. La grande variation des précipitations dans le temps et l’espace ainsi que les détails de leur mesure contribuent à des incertitudes et à des erreurs beaucoup plus importantes dans les estimations des précipitations comparativement à la température ou à d’autres variables climatiques.
La figure 3.2 illustre les moyennes climatologiques annuelles des précipitations au Canada. Les régions côtières, en particulier le long des cordillères pacifiques de l’Ouest, reçoivent constamment des quantités plus importantes de précipitations que les plaines centrales et les plans d’eau des Grands Lacs apportent des quantités de précipitations un peu plus élevées dans la région Est que dans les autres régions. Dans le Nord canadien, cependant, les précipitations le long des côtes sont beaucoup moins prononcée et un gradient vers le nord allant vers des conditions beaucoup plus sèches prévaut, avec moins de 250 mm par année au-dessus de l’archipel Arctique canadien. En général, la saison hivernale au Canada a tendance à produire des quantités de précipitations plus faibles que la saison estivale, à des degrés divers et à des amplitudes annuelles d’importance différente à travers le continent.
Figure 3.2 Précipitations climatologiques annuelles moyennes (1971 à 2000) au Canada. (Source : https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/16-201-x/2006000/4177438-fra.htm)
La distribution de l’eau par l’entremise des précipitations joue un rôle important pour la faune et la flore ainsi que pour les écosystèmes qui les soutiennent. L’homme dépend des précipitations pour ses cultures et son bétail et exploite les plans d’eau alimentés par les pluies et la fonte des neiges pour l’eau potable, l’industrie, le transport et les activités récréatives. La gestion de l'eau est un élément crucial de l'activité humaine et les précipitations, qui en sont le principal moteur, sont étroitement surveillées. Des précipitations excessives entraînent des inondations, tandis que des périodes persistantes sans précipitations peuvent provoquer des conditions critiques, voire des effets catastrophiques, les inondations et les sécheresses figurant parmi les catastrophes naturelles les plus coûteuses. Le tableau 3.4 présente certains des indices climatiques de précipitation les plus utilisés.
Tableau 3.4 Example des indices climatiques de précipitations les plus utilisés (Source : projet Climdex et DonneesClimatiques.ca) .
Index | Variable de précipitation nécessaire pour le calcul | Définition | Applications |
---|---|---|---|
Moyennes et variations annuelles, saisonnières et mensuelles des précipitations | Précipitations quotidiennes | La moyenne et l'écart type des précipitations moyennes annuelles, saisonnières ou mensuelles. | Description générale du climat d'un lieu ou d'une région et de ses variations au fil des saisons et du cycle annuel. |
Précipitations totales (PRCPTOT) | Précipitations quotidiennes | L’indice PRCPTOT est défini par la quantité totale de précipitations (pluie et neige combinées) qui tombe pendant la période sélectionnée. | Les précipitations ont un impact important sur la disponibilité de l'eau, les pratiques agricoles, la production d'électricité et l'extinction des feux de forêt. Cet indicateur fournit des informations sur la disponibilité globale de l'eau. |
Précipitation totale maximale durant un jour (RX1day) | Précipitations quotidiennes | L’indice RX1day décrit la plus grande quantité de précipitations (pluie et neige combinées) tombée en un seul jour de 24 heures pour la période sélectionnée. Cet indice est communément appelé le jour le plus humide de l'année. | Des précipitations totales très élevées durand un jour peuvent être le résultat d'événements de précipitations intenses mais de courte durée, comme des orages, ou peuvent être dues à des précipitations qui se produisent régulièrement au cours de la journée. Des précipitations de courte durée et de forte intensité peuvent provoquer des crues soudaines, en particulier dans les zones urbaines où les égouts peuvent être débordés. Les fortes chutes de neige peuvent causer des dommages aux bâtiments et perturber les services de transport. |
Précipitations maximales sur 5 jours (RX5days) | Précipitations quotidiennes | L’indice RX5days décrit la plus grande quantité de précipitations (pluie et neige combinées) tombée sur 5 jours consécutifs pour la période sélectionnée. | Les fortes précipitations peuvent provoquer des inondations dans les zones urbaines, endommager les cultures et les routes, et éroder les sols de surface. Les fortes chutes de neige peuvent causer des dommages aux bâtiments et perturber les services de transport. |
Jours humides > NN mm | Précipitations quotidiennes | L’indice jours humides > NN mm décrit le nombre de jours où plus de NN mm de précipitations (pluie et neige combinées) tombent dans une période donnée (annuelle, saisonnière). Les seuils courants pour NN mm sont 1 mm, 10 mm et 20 mm, mais d'autres valeurs peuvent être utilisées. | Des précipitations adéquates sont cruciales pour la disponibilité de l'eau, l'agriculture, la production d'électricité et la lutte contre les feux de forêt. |
Quantité de précipitations quotidiennes supérieures au percentile 95th ou 99th | Précipitations quotidiennes | La quantité de précipitations quotidiennes supérieure au percentile 95th (99th) est la précipitation totale annuelle tombant pendant les événements de précipitation les plus lourds de 5% (1%). | Ces indicateurs décrivent des événements de précipitations fortes et extrêmes qui peuvent entraîner des inondations, une forte érosion et peuvent affecter et endommager les infrastructures. |
Indice simple d'intensité des précipitations (SDII) | Précipitations quotidiennes | L’indice SDII est défini comme le rapport entre les précipitations totales annuelles ou saisonnières et le nombre de jours de l'année ou de la saison où des précipitations ont eu lieu. Les jours de précipitations sont les jours où les précipitations sont ≥ 1 mm. | Cet indicateur fournit des informations sur l'intensité moyenne des événements de précipitation. |
Nombre maximal de jours secs consécutifs (JSC) | Précipitations quotidiennes | L’indice JSC décrit la plus longue période de jours où il tombe moins de 1 mm de précipitations par jour. | Les périodes de temps sec peuvent avoir un impact sur l'agriculture, la demande d'énergie et la disponibilité de l'eau. Des conditions de sécheresse peuvent survenir lorsque les périodes de sécheresse durent longtemps. |
Le tableau 3.5 présente des renseignements généraux sur les ensembles de données historiques fondés sur l’observation retenus pour les précipitations totales. Pour chaque Jeu de données, un lien vers des résumés décrivant les métadonnées est fourni.
name | source | data type | spatial domain | spatial resolution | temporal coverage | time step | data format | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Observations du SMC | SMC/ECCC | Données aux stations | Canada | Données ponctuelles | Variable (de 1940 à aujourd'hui) | Horaire; Quotidien; Mensuel | CSV; GeoJSON | details |
Normales climatiques du SMC | SMC/ECCC | Données aux stations | Canada | Données ponctuelles | 1941-1970; 1951-1980; 1961-1990; 1971-2000; 1981-2010. | Moyennes climatologiques | CSV; GeoJSON | details |
Records climatiques quotidiens du SMC (ECLT, extrêmes climatiques à long terme) | SMC/ECCC | Données aux stations | Canada | Données ponctuelles | Variable | Records pour chaque jour de l'année | CSV; GeoJSON | details |
DCCAH | DRC/ECCC | Données aux stations | Canada | Données ponctuelles | Variable (de 1950 à aujourd'hui) | Quotidien; Mensuel; Saisonnier; Annuel | ASCII; CSV; GeoJSON | details |
Données aux stations d'Hydro-Québec | Hydro-Québec | Données aux stations | Le Nord-du-Québec dans les centrales hydroélectriques | Données ponctuelles | Variable (de 1990 à aujourd'hui) | Variable (sous-quotidienne à quotidienne) | None | details |
SDCAN | L'Université de la Saskatchewan | Données aux stations combinées à des réanalyses | Amérique du Nord | Données ponctuelles | 1979-2018 | Quotidien | NetCDF | details |
CANGRD | DRC/ECCC | Observations interpolées | Canada | 50 km x 50 km | 1948 - 2017 (anomalies) | Mensuel; Saisonnier; Annuel | CSV; GeoJSON | details |
ANUSPLIN | SCF/RNCan | Observations interpolées | Canada et Amérique du Nord | (10 km x 10 km) et (2 km x 2 km) | 1950 - 2017 | Quotidien; Pentade; Mensuel; Moyens climatologiques | ASCII; NetCDF | details |
WorldClim2 | Centre mondial de surveillance de la conservation /UNEP | Observations interpolées | Global (terre uniquement) | 10 minutes d'arc (~340 km); 5 minutes d'arc; 2.5 minutes d'arc; 30 secondes d'arc (1 km) | 1970-2000 | Mensuel | GeoTIFF | details |
PNWNAMET | PCIC | Observations interpolées | Nord-ouest de l'Amérique du Nord | 3.75 minutes d'arc (~6 km) | 1945-2012 | Quotidien | ASCII; NetCDF | details |
Met1km | RNCan | Mélange de produits sur grille | Canada | 1 km x 1 km | 1901-2017 | Quotidien | None | details |
GPCC | OMM | Observations interpolées | Global | 0.5ᵒ x 0.5ᵒ; 1ᵒ x 1ᵒ; 2.5ᵒ x 2.5ᵒ | 1891/01 à 2016/12 | Quotidien; Mensuel; Moyennes climatologiques | Binaire; NetCDF | details |
CRU TS Version 4 | CRU/Université d'East Anglia | Observations interpolées | Global | 0.5ᵒ x 0.5ᵒ | 1901-2015 | Mensuel | ASCII; NetCDF | details |
ERA5 | ECMWF | Réanalyse atmosphérique globale | Global | 0.25° x 0.25° | 1950 à aujourd'hui | Horaire; Quotidien; Mensuel | GRIB; NetCDF | details |
CFSR | NCEP | Réanalyse atmosphérique globale | Global | 0.5° x 0.5° | 1979-2017 | Sous-quotidien; Mensuel | GRIB | details |
MERRA-2 | NASA | Réanalyse atmosphérique globale | Global | ½° de latitude x ⅝° de longitude | 1980 à aujourd'hui | Horaire; Quotidien; Mensuel | NetCDF | details |
JRA-55 | JMA | Réanalyse atmosphérique globale | Global | 0.6258ᵒ x 0.6258ᵒ | 1957-2021 | 3h ; Quotidien; Mensuel | NetCDF | details |
ASRv2 | « Byrd Polar Research Center »/L'Université d'État de l'Ohio; UCAR/NCAR | Réanalyse régionale | Arctique | 15 km x 15 km | 2000-2016 | 3h; Mensuel | NetCDF | details |
NARR | NCEP | Réanalyse régionale | Amérique du Nord | 32 km x 32 km | 1979-2021 | Sous-quotidien; Mensuel | GRIB | details |
RDRSv2 | CPMEC/ECCC | Réanalyse régionale | Amérique du Nord | 10 km x 10 km | 2000-2017 (1980-1999 en cours) | Horaire | RPN | details |
20CRv3 | CIRES; NOAA; DOE | Réanalyse atmosphérique globale | Global | T254 (environ 75 km à l'équateur) | 20CRv3.SI est disponible pour les années 1836-1980 et 20CRv3.MO est disponible pour les années 1981-2015. | 3h; Quotidien; Mensuel | NetCDF | details |
ERA5-Land | ECMWF | Réanalyse/modèle de la surface terrestre | Global (terre uniquement) | 0,1° x 0,1° (9 km) | 1950 à aujourd'hui | Horaire; Mensuel | GRIB; NetCDF | details |
AgERA5 | ECMWF | Réanalyse interpolée | Global (terre uniquement) | 0.1° x 0.1° | 1979 à aujourd'hui | Quotidien | NetCDF | details |
AgCFSR | NASA | Réanalyse interpolée avec corrections | Global (terre uniquement) | 0.25° × 0.25° | 1980-2010 | Quotidien | NetCDF | details |
AgMERRA | NASA | Réanalyse interpolée avec corrections | Global (terre uniquement) | 0.25° × 0.25° | 1980-2010 | Quotidien | NetCDF | details |
GMFD | Université de Princeton | Réanalyse interpolée avec corrections | Global (terre uniquement) | 0.25° × 0.25° | 1948-2016 | 3h; Quotidien; Mensuel | NetCDF | details |
CRU JRA | CRU/Université d'East Anglia | Réanalyse interpolée avec corrections | Global (terre uniquement) | 0.5° × 0.5° | 1901-2018 | 6h | NetCDF | details |
S14FD | DIAS | Réanalyse interpolée avec corrections | Global | 0.5° x 0.5° | 1958-2013 | Quotidien | NetCDF | details |
CloudSat | CIRA/Université d'État du Colorado | Données satellitaires | Entre 80 N-S en raison de l'orbite - le long de la trajectoire - produit offert sous forme de tuiles; récupération non effectuée au-dessus des terres. | Nominalement 2 km le long de la trajectoire et 1 km transversal à la trajectoire. Le radar a une résolution verticale native de 480 m. | 2006-2011, 2011-2020 (opérations de jour uniquement, enregistrements interrompu) | Mensuel | Binaire; HDF | details |
GPCP V2.3 | GSFC/NASA | Données hybrides sur grille : observations, satellite | Global | 2.5° x 2.5° | 1979 à aujourd'hui | Mensuel; Moyennes climatologiques | Binaire; NetCDF | details |
GPCP V3.1 | GSFC/NASA | Données hybrides sur grille : observations, satellite | Global | 0.5° x 0.5° | 1983 à aujourd'hui | Mensuel | Binaire; NetCDF | details |
GPCP Quotidien | GSFC/NASA | Données hybrides sur grille : observations, satellite | Global | 1° x 1° | 1996-2015 | Quotidien | Binaire; NetCDF | details |
CMAP/O - CPC | CPC/NOAA | Données hybrides sur grille : observations, satellite | 88,75 N-S | 2.5° x 2.5° | 1979-2020 | Pentade; Mensuel; Moyennes climatologiques | ASCII; NetCDF | details |
CMAP/A - CPC | CPC/NOAA | Données hybrides sur grille : observations, satellite, réanalyses | 88,75 N-S | 2.5° x 2.5° | 1979-2020 | Pentade; Mensuel; Moyennes climatologiques | ASCII; NetCDF | details |
IMERG v6 | NASA | Données hybrides sur grille : observations, satellite | Global | 0.1° x 0.1° | 2000 à aujourd'hui | 30 min.; Quotidian; Mensuel | Binaire; HDF | details |
MSWEP version 2 | GloH2O | Données hybrides sur grille : observations, satellite, réanalyses | Global | 0.1° x 0.1° | 1979 à aujourd'hui | 3h | NetCDF | details |
a) Données des stations : Les mesures des précipitations et des chutes de neige sont essentielles pour la planification des ressources en eau, l’agriculture, la production d’électricité, l’irrigation, le contrôle des inondations et les prévisions. Comparativement à la température, il est beaucoup plus difficile de mesurer les précipitations avec précision. Les pluviomètres sont des contenants d’une taille définie qui captent la pluie ou la neige qui tombe. La jauge est vidée et la quantité d’eau est mesurée à intervalles réguliers. Cependant, divers facteurs influent sur la quantité de précipitations enregistrées, le vent étant la principale source d’erreurs dans les observations. De petites quantités d’eau captée ne sont pas consignées lorsqu’elles mouillent la surface de l’instrument. Une partie de la pluie tombée s’évaporera avant qu’elle ne soit enregistrée, et une pluie abondante peut entraîner des éclaboussures de gouttelettes, ce qui donne également une mesure inférieure à la précipitation réelle. Les précipitations de faible intensité et de courte durée peuvent également être sous-échantillonnées avec des pluviomètres. Par contre, la condensation à l’intérieur de la jauge peut augmenter la quantité d’eau observée. Dans l’ensemble, les erreurs de mesure des précipitations peuvent atteindre de 4 à 6 % selon la vitesse du vent et l’intensité des précipitations (Devine et Mekis, 2008). Les mesures de la neige sont encore plus difficiles et les erreurs dans les vents forts peuvent dépasser 20%. (Goodison et coll., 1998). Les DCCAH d’ECCC (voir l’annexe 7.2.4 et Mekis et Vincent, 2011) incluent un ajustement distinct pour la pluie et la neige afin de compenser ces erreurs, en utilisant des facteurs de correction spatialement variables pour la neige en raison des densités de neige différentes selon les régions. Comme le montre la carte des stations à la figure 1.1, la densité des stations dans les régions nordiques du Canada est faible, des dizaines ou des centaines de kilomètres séparant les stations. Compte tenu de la faible étendue spatiale des précipitations provenant des cellules convectives, les données de précipitation des stations peuvent être trompeuses pour les régions avoisinantes (bien que les températures varieront peu dans les zones adjacentes à la station, les précipitations enregistrées peuvent n’avoir touché que la station, donc aucune quantité ou d’autres quantités peuvent être tombées à proximité).
b) Données sur grille : Les données climatologiques sont souvent requises sous la forme de valeurs réparties spatialement plutôt que de valeurs ponctuelles aux stations. Comme mentionné dans la section 2.1, pour décrire la couverture de grandes zones telles que les bassins versants ou les provinces, les données ponctuelles sont souvent interpolées pour établir un Jeu de données sur grille, c'est-à-dire des champs de valeurs 2D. La qualité et l’utilité des données sur grille dépendent en grande partie de la qualité et de la répartition des données d’entrée. Comme il a été mentionné précédemment, les précipitations sont très variables dans le temps et l’espace et, contrairement à la température, elles n’ont pas des valeures en continu. Cela pose des difficultés pour l’interpolation des données des stations sur une grille. Idéalement, chaque maille de la grille contiendrait une ou plusieurs stations, de sorte que l’information de la maille de la grille serait appuyée par des valeurs observées réelles. Cela peut être le cas dans les zones à forte densité de stations et pour les grilles avec des résolutions de quelques dizaines de kilomètres. Cependant, le réseau de stations du nord du Canada est très limité, de sorte que, en fonction de la résolution de la grille, de nombreuses mailles de grille ne seront pas appuyées par des données de stations réelles. Surtout les données avec une résolution temporelle haute doivent être utilisées avec prudence, car l’interpolation peut créer des informations trompeuses pour les précipitations avec un pas de temps fin. À des agrégations temporelles plus longues, le champ spatial des précipitations réelles devient plus lisse, car au cours d’un mois ou d’une saison, les statistiques de la répartition des précipitations seront lissées (à l’exception des précipitations orographiques qui sont fortement influencées par le terrain). Par conséquent, les données interpolées à plus basse résolution temporelle, comme les valeurs mensuelles, sont plus susceptibles de reproduire une représentation réelle des précipitations d’une zone.
c) Précipitations dans les réanalyses et les produits fondés sur les réanalyses : Dans les régions où la couverture des stations est clairsemée, comme dans le Nord canadien, les ensembles de données de ré-prévisions et de réanalyses constituent une précieuse alternative aux données des stations et aux ensembles de données sur grille qui en découlent (pour un aperçu complet des produits de réanalyse, voir la section 2.1.3). Bien que l’exhaustivité des ensembles de données de réanalyse soit un avantage évident, ces derniers doivent être utilisés avec prudence. Leur validation montre différents niveaux de fiabilité à la fois dans leur intercomparaison et au sein d’un Jeu de données en particulier. Ainsi, Rapaić et coll. (2015) signalent une variabilité spatiale, saisonnière et temporelle particulièrement importante pour les précipitations dans l’Arctique canadien, plus prononcée dans les régions montagneuses, les régions côtières et au-dessus de l’archipel Arctique canadien. Les biais varient dans le temps et l’espace et certaines réanalyses ont des biais humides plus importants (CFSR, 20CR, Rapaić et coll., 2015). Les résultats de l'évaluation semblent changer avec l’application. Par exemple, Sabarly et coll. (2016) recommande que les précipitations du NARR, validées favorablement pour le Nord canadien par Rapaić et coll. (2015) et Keller et Wahl (2021), soient prises avec prudence pour l’analyse du cycle de l’eau sur certaines parties du Québec. En général, la différence entre les précipitations des réanalyses (et d’autres données sur grille) augmente après environ 2003 en raison d’une diminution marquée des stations disponibles et d’un changement dans le type et la collecte des données assimilées dans les réanalyses (Rapaic et coll., 2015). Les auteurs recommandent une approche fondée sur un ensemble de multiples réanalyses pour compenser les différences entre les diverses produits.
d) Précipitations estimées par satellite : Les précipitations satellitaires sont habituellement une combinaison d’un ou de plusieurs ensembles de données de précipitations avec des estimations dérivées de l’imagerie satellitaire. La résolution temporelle et spatiale dépend de l’instrument utilisé dans leur production. À l’exception des satellites géostationnaires, la plupart des satellites assurent une couverture quasi mondiale avec un cycle répété. Par exemple, certains satellites peuvent échantillonner au moins une fois chaque maille de grille de 100 km tous les seize jours (CloudSat). Selon l’orbite, ils effectueront un échantillonnage plus fréquent à certaines latitudes que d’autres. Ici, nous considérons seulement les ensembles de données qui ont une couverture allant jusqu’à 60˚ N. Cependant, un seul satellite ne survole pas une région plus de deux fois par jour, et les écarts entre les passages peuvent manquer des précipitations de courte durée. C’est pourquoi les ensembles de données de précipitations fusionnés ou « hybrides » sont utiles, car ils peuvent combiner les observations de multiples plateformes satellitaires pour combler certaines des lacunes. En général, des instruments passifs à hyperfréquences ou à infrarouges sont utilisés pour estimer les précipitations. Des capteurs infrarouges estiment les températures au sommet d’un nuage, et un algorithme est utilisé pour associer la température mesurée à une estimation des précipitations. Les algorithmes fondés sur les hyperfréquences estiment les précipitations en utilisant la dispersion et de l’émission des hydrométéores et des gouttelettes de nuages. À noter que les émissions ne peuvent pas être utilisées pour estimer les précipitations sur le sol en raison de l’hétérogénéité de l’émissivité de la surface. Les précipitations de faible intensité et de courte durée peuvent également être sous-échantillonnées. Actuellement, il n'y a pas d'études qui évaluent ces ensembles de données pour le Nord canadien.
Références - Précipitations
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